L’edito du Co-Président

Les rencontres 2025 d’Avecsanté que nous avons eu le plaisir d’accueillir au Havre les 14 et 15 mars ont été une vraie réussite avec le bonheur de se retrouver pour les uns ou de se découvrir pour les autres.

Lors des conférences nous avons assisté à de nombreuses expositions d’initiatives, explorations de pistes et avancements d’idées.
Les plénières ont permis d’entrevoir les évolutions souhaitées ou probables de notre cadre d’exercice en équipe.

Si des propos qui ont pu nous surprendre (voire nous choquer) y ont aussi été entendus, c’est bien le prix de la confrontation des points de vue dans un contexte sanitaire compliqué.
Nouveaux métiers, nouvelles technologies, nouvelles modalités organisationnelles, nouveaux modes de rémunération, nouvelles compétences, nouvelles approches de la santé : de quoi avoir le tournis.

Néanmoins une chose est maintenant certaine : les soins primaires prendront une place majeure dans un paysage sanitaire profondément renouvelé.

L’offre de santé, que nous sommes et serons encore plus demain à même de proposer, se diversifie au travers de toutes ces nouveautés et se renforce en qualité.
Cet enrichissement implique une complexification de nos organisations qui ne peuvent plus rester sur un modèle pensé au siècle dernier.
Le développement de l’exercice cordonné en équipe pluri-professionnelle, dont la MSP est actuellement le modèle le plus abouti, permet seul cela.

La participation des uns et des autres au sein des équipes est encore à définir : accès direct étendu à des professions non médicales, décrets de compétences élargis … autant de questions auxquelles il faudra répondre.

Une préoccupation (légitime) revient alors continuellement sur le tapis : quelle place pour le médecin généraliste dans ces organisations.

On peut entendre ça et là des propositions émanant de politiques en quête de solutions rapides mais mal réfléchies, simples mais fausses.

Nous pouvons de notre côté affirmer que si les relations entre les différentes professions devront être pensées en termes de responsabilités et de logique de services rendus au patient plutôt que dans un cadre hiérarchique obsolète, ll ne peut y avoir de parcours de soins de ville envisageable sans le médecin généraliste.

Ne nous trompons pas de combat et n’opposons pas les revendications légitimes de nos différentes professions : leurs rôles spécifiques se développeront au sein des équipes et au travers de leurs complémentarités.
C’est par une coordination des soins au sein d’équipes pluri-professionnelles que nous pourrons affirmer et imposer notre place et nos valeurs.
Nous aurons tous à y gagner, les patients en premier lieu !