Monter un protocole pluriprofessionnel

Selon l’HAS, un protocole pluriprofessionnel de soins de premier recours (PPSPR) est le schéma d’une prise en charge optimale par une équipe pluriprofessionnelle. Il reflète l’expression d’un accord local et documenté, pour proposer des solutions aux problèmes de prise en charge et favoriser l’harmonisation des pratiques.

Il s’agit donc de se mettre d’accord entre professionnels et d’écrire sur ce que l’on fait et ce que l’on dit aux patients face à une problématique donnée et comment on communique entre nous.

Attention de ne pas confondre !

Le protocole pluriprofessionnel
Il organise les soins au sein d’une MSP sans délégation de tâche. Chaque professionnel reste dans son domaine de compétence. Ils sont financés par l’ACI

Le protocole de coopération
Il organise les soins avec une délégation de tâche entre un délégant (habituellement un médecin) et un délégué (autres professions). Ils peuvent être construits au niveau national (voir les 6 protocoles nationaux) ou localement dans une équipe coordonnée. La description de la mise en place des protocoles de coopération locaux est claire sur le site du ministère de la Santé.

Pourquoi monter un protocole pluriprofessionnel ?

Des protocoles sur quoi ?

Cahier des charges

Contenu d'un protocole

Il doit être explicite et précis. “Protocole diabète” est trop vague, d’autant plus qu’il peut y en avoir à terme plusieurs selon le type de diabète. “Protocole de prévention du pied diabétique chez les patients de plus de 60 ans” est plus précis.

Exemple “2016-001” ou “Diab-01“. Inscrit dans le dossier du patient, il permet, si votre Système d’information est correctement paramétré, (production de données) de quantifier facilement le nombre de patients inclus et d’extraire l’ensemble des dossiers par une requête simple.

Permet de justifier le protocole . Après quelques années, et pour les nouveaux arrivants, il peut être utile de se rappeler les situations antérieures “Comment c’était avant… »

Découle de la problématique. Dans la mesure du possible, il doit être “Chiffrable” en rappelant aussi que le protocole est “Evolutif” et que les objectifs doivent être périodiquement révisés selon leur degrés d’atteinte.

Si tous les professionnels doivent connaître les protocoles existants, le plus souvent, seul deux ou trois sont directement concernés.

Ils doivent être précis. Dans la mesure du possible, tenter de chiffrer le nombre de patients potentiellement concernés pour évaluer la charge de travail éventuelle. (exemple : sur nos 4000 patients il y a 8% de diabétique dont 30% peu observants. donc 96 patients potentiels sur le protocole observance diabète)

Ce qu’il est décidé de faire et de dire par qui ainsi que les circuits d’information entre les professionnels.

La périodicité et les critères qui peuvent évoluer (exemple: au début tous les mois et si ça fonctionne tous les 6 mois,)

Éventuellement les références sur lesquelles on s’est appuyé pour rédiger le protocole. Celles ci évoluent souvent d’où la nécessité de réviser périodiquement le protocole.

La majorité des protocoles, s’ils sont simples, ne devraient pas engendrer de coût. Cependant des Investissements peuvent être nécessaires (Tablettes, spiromètre, outils connectés etc…). Si l’inclusion ou le suivi d’un patient requiert un travail spécifique par un des professionnels et si l’équipe bénéficie des ACI, il peut être décidé d’indemniser ce temps de travail. Le budget de la SISA affecté à ce protocole peut ainsi être chiffré en fonction du nombre de patients attendus.

AVECSanté propose par ailleurs une formule simplifiée pour créer un protocole.

Les étapes pour monter un protocole

Identification du thème retenu :

Il est essentiel que, sur le choix des thèmes retenus, chaque profession puisse s’exprimer. (Le vécu de la prise en charge d’une plaie complexe peut être problématique pour une IDE sans que le médecin en ait conscience).

Sur le temps de rédaction :

Le “Groupe Projet” doit s’occuper de la rédaction du protocole.Pour ne pas démotiver les équipes, il est important qu’un planning strict soit établi pour que la rédaction ne s’éternise pas. En un mois et 3 à 4 réunions un protocole simple devrait pouvoir être rédigé. (Si un temps de travail important doit être consacré par un des membre, celui-ci peut être indemnisé si l’on bénéficie des ACI).

Sur la recherche documentaire :

Il existe assez peu de documentation sur cette nouvelle pratique que sont les “PPSPR”.

Où trouver de l'aide

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